Us et coutumes de voisinage Acte II

Je l’avais senti, je l’avais dit et j’avais raison ! Le coup de la fausse politesse concernant Gisèle cachait quelque chose de louche.

Et PAF ça a pas loupé ! Les gentils petits voisins innocents comme l’agneau qui vient de naître et aussi serviable qu’une dame de catéchisme, mon œil !

Rien de spontané, rien de gratuit, tel semble être la devise du passage. Car si on avait rien demandé, il est temps aujourd’hui pour nous de passer à la caisse. Et la caisse, ça veut dire nos clés, notre jardin, notre temps.

Traduction. Nos chers et tendres mitoyens, voyant les beaux jours arriver ont décidé de faire attention à leur jardinet. Un jardinet qu’ils ont pris soin de bichonner puisque la pelouse avait droit à 5 arrosages et 2 passages de tondeuse par semaines et ce même lorsque que le département était en zone rouge « sécheresse ».

Et alors que les kilos de cerises sont laissées à l’abandon sur leur arbre, la hais, elle a eu le droit à une petite coupe d’été. 

Manque de bol pour nos curieux de Wisteria Lane, l’âge les rattrapant et le bras n’étant plus aussi fringuant que jadis, la totalité du feuillage n’a pas pu être coupé. D’où le carillon de sonnette à 20 heures chez nous. 

 Décidemment peu chanceux, ils tombent sur ma sortie de douche. Forcément en serviette et jambes mouillées, je ne leur ai pas répondu ! C’était sans compter sans la plume aiguisée de notre retraitée

« Nous souhaiterions venir finir de couper notre haie depuis votre jardin. Nous viendrons lorsque la météo le permettra ». 

Aucune considération pour les disponibilités ou éventuellement si nous souhaitons profiter du jardin un jour de soleil pour inviter quelques amis voire étendre nos sous vêtements sur les fils extérieurs (c’est un droit !)

Et comme ils ont campés devant la grille, forcément on a un peu été obligé d’accepter, de leur laisser les clés (et oui il y en a qui bossent en journée, hein !).

Résultat : un envahissement en règle pour 3 feuilles anorexiques et une clé balancée dans la boite aux lettres sans même un mot de remerciement.

Au moins la couleur est annoncée, ils repassent en octobre –‘