mercredi 4 mai 2011

Maitre de Cérémonie


J’ai hésité avant de reprendre un nouvel article. Je voulais quelque chose de bien à vous présenter. Pas que d’habitude, ça ne le soit pas (hop auto-compliment) mais je voulais quelque chose de sérieux, pas de fausse blague, pas de coup de sang qui font de moi la pure fille râleuse que je suis.

Alors après avoir hésité, j’ai décidé de vous parler d’une première fois. Une première fois dans un domaine qui me tient encore aujourd’hui beaucoup à cœur. Ma première interview ! 

Et oui car il n’y a pas si longtemps que ça, j’ai eu la chance et l’immense bonheur d’être intervieweuse débutante et un peu maladroite, n’arrivant pas à la semelle de la Clarks de mon journaliste de père. Lui c’est l’éponge des âmes, le filtre à émotion, le roi du jeu de mot… je dois le reconnaître et je peux ici puisqu’il n’y a que peu de chance qu’il vienne y poser son regard clair : je suis admirative de son travail ! C’est un peu l’homme qui parle à l’oreille des stars, mais plus encore celui qui sait les écouter !

Ce petit hommage terminé, venons en au fait. Je me suis toujours demandé ce que ça ferait de rencontrer une star, une vraie, lui poser des questions. Alors ni une ni deux, quand je me suis retrouvée à écrire pour le journal de la classe, j’ai pas hésité et envers et contre lui, je me suis imposée à l’entretien… de Monsieur MC Solaar.

Le roi du Rap, le faiseur de mots… le poète des rues. A l’époque il faisait la promotion de son 5ème album baptisé « Cinquième As » l’un de ses meilleurs à mon goût, mené par l’excellent titre « Solaar Pleure ».

Et évidemment du haut de mes 15 ans j’étais fan ! Car oui, pour ma première fois, j’avais 15 ans fraichement fêté. Et en ce beau jour de mai, j’ai rencontré une star, ma première star ! 

Et avec la fougue des jeunes années, pas de pression, pas de stress, juste une excitation intense de pouvoir poser des vraies questions à une vraie personnalité et non pas à ma prof de maths qui m’avait, je dois bien le reconnaitre maintenant sortie des réponses particulièrement creuses !

C’est donc munie de mes petites questions que j’ai foncé, bille en tête dans un café cosy à deux pas de l’arc de Triomphe. Arrivé pile à l’heure, l’artiste est une crème : chaleureux, bienveillant, patient. 

Il parle d’une voix calme et on sent que sans le vouloir il choisit les mots qu’il emploie avec un soin particulier, comme si chacune de ses réponses pouvait faire l’objet d’une chanson. Il se montre curieux, étonné, encourageant. Me livre sa passion pour l’écriture, l’importance des études dans son parcours (forcément c’est un journal d’école), se prête au jeu des photos sans problème, glisse un autographe pour la classe. 


Je ne saurais dire combien de temps l’entretien a duré, je me rappelle seulement d’un bon moment avec un artiste que je regarde toujours à la télé avec une pointe de nostalgie. Il reste plus Claude que MC, un maître de cérémonie hors norme qui sait mener sa carrière d’une plume de maitre.

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