dimanche 26 janvier 2014

Yves Saint Laurent, un film de haute... précision !

3 semaines après tout le monde, je me suis enfin décidée à aller voir un film qui me faisait de l'oeil depuis des jours en portant fièrement son affiche en haut de mon cinéma de province. 

Le film en question : "Yves Saint Laurent", de Jalil Lespert, premier biopic de l'année sur le célèbre couturier disparu en 2008. 



L'art de la biographie au cinéma est une recette risquée qui oscille d'un générique à l'autre entre la caricature et le mimétisme. Un écueil que l'on retrouve que trop souvent dans les films du genre, pâles copies de la vie de celui à qui on essaye de rendre hommage. 

Et je dois dire que ce film évite de tomber dans ce piège facile. Alors qu'on s'attend à un défilé de haute couture d'1h40, on assiste à un film tout autre. Une tranche de vie racontée par le compagnon de toujours d'un des plus célèbres couturiers de notre beau pays : Pierre Bergé. 

Pour tout remettre dans son contexte, je vous fais un petit brin d'histoire. Dans les années 50, Yves Saint Laurent se lance dans la couture, fort de son talent frisant le génie pour assembler matières et couleurs. Chez Dior il fait ses armes jusqu'à lancer en compagnie de Pierre Bergé son mécène, amoureux et soutien indéfectible sa propre maison de couture. 

Entre doutes, failles, autodestruction et amour inconditionnel, les deux amants vont tracer un chemin aussi unique que semé d'embûche dans le monde du luxe français. 

Ne connaissant absolument rien de la vie d'Yves Saint Laurent, le film a été pour moi une réelle découverte. Ce à quoi je ne m'attendais absolument pas, c'est à une telle performance des acteurs principaux de ce film. 

A commencer par l'excellent Pierre Niney, que je connaissais dans un registre bien plus léger l'ayant beaucoup aimé dans LOL, Nos 18 ans (que je vous conseille) ou encore 20 ans d'écart

Le jeune acteur, pensionnaire de la Comédie Française signe là une performance d'une rare qualité offrant à l'écran un Yves Saint Laurent tout bonnement bluffant. 

De sa voix, travaillée pour l'occasion à sa gestuelle en passant par une attitude et une noirceur savamment travaillé il devient à l'écran un autre homme, laissant son talent et son intelligence de jeu convaincre le plus exigeant. C'est pour moi la première fois qu'un acteur de biopic me fait oublier sa propre personnalité au profit de celui qu'il interprète. Une vraie performance à mes yeux ! 

Guillaume Galienne (je sais je ne suis pas objective sur lui depuis Fanfan la Tulipe) est évidemment formidable et méconnaissable, Charlotte Le Bon étonnante. 

Bref, un casting parfait pour une performance qui se doit d'être soulignée pour (je me répète), une rare justesse évitant d'un pied de nez talentueux de surjouer ou de tenter l'imitation. 


"Au pire, je ferai de mon mieux !"



Bref, l'histoire plait ou non, le personnage ne laissera certainement pas de marbre, l'accent mis sur l'histoire d'amour au détriment de la création sera sûrement souligné... Mais je garde en tête un film de haute voltige. Ou le génie du créateur se trouve préservé autant dans les robes que dans ce fils spirituel. 

Je déconseille toutefois ce film à toute personne souhaitant arrêter de fumer. Le budget cigarettes est certainement plus élevé que le budget costumes, c'est dire ;) 



Bref, foncez, perso, j'ai adoré ! 

2 commentaires:

AuroreInParis a dit…

Ah ah ta phrase de fin :)
J'ai été un peu gênée par l'angle de vue du film, mais je ne regrette pas de l'avoir vu, rien que parce que les acteurs sont incroyables !

Chifoumy a dit…

Hello :)
Merci pour ton commentaire ! J'avais été prévenue de cet angle de vue, cette intimité extrême ne m'a donc pas surprise, même si je comprends que cela puisse gêner !

Le jeu des acteurs m'a fait aimer le film, sans cela j'aurais été plus mal à l'aise qu'autre chose je pense :)