jeudi 30 août 2012

Poseïdon, Triton et les autres

Pour ceux qui ne le savaient pas, je reviens de quelques jours dans la belle ville de Marseille. Fleuron de notre Sud avec un grand "s" ville de foot, de mauvaise foi et de grand soleil. Au programme de ces quelques jours : farniente, repos et... promenade en mer ! 

Je ne suis pas une fille de l'eau. J'ai peur des ponts, je flippe sur les écluses et je ne fous jamais le moindre orteil dans une piscine mais à part ça, les promenades en mer... j'aime plutôt bien. Allez savoir ! 

Et voici ma galère

Ni une ni deux, je chausse donc mon plus beau haut bustier et mes lunettes de star et direction les calanques marseillaises, petit coin de nature et de beauté pure de la côte. 

Bien sûr je n'ignore pas que le Mistral souffle ce jour là... enfin souffle, à attendre sur le quai sous le ciel bleu et à regarder les 3 vaguelettes à la demi heure dans le port ça doit pas secouer non plus. Le matelot, sosie officiel de Gossip Dior (private joke) à l'accent chantant ne m'inquiète pas outre mesure. 

Ok il clame à tout va qu'en mer ça secoue "un peu", mais bon je les connais les Marseillais moi, avec les Italiens ils sont quand même réputés pour exagérer un tantinet. Non mais c'est vrai, une défaite de l'OM c'est déjà la fin du monde alors excusez-moi de douter ! 

Bref, me voilà donc sur le bateau tout beau tout neuf à voguer sur les flots. J'avoue même que la première petite secousse à la sortie du port fait sourire, on se prend des embruns en pleine tête, on fait "ahahaha ça secoue" avec le voisin, on s'accroche un peu quand même mais on reste confiant. 

C'est quand le capitaine ordonne aux touristes de rentrer et d'éviter de se déplacer une fois assis que le ahahaha se transforme en rire un peu jaune (tirant sur le vert chez mon acolyte de gauche). 


C'est en titubant (merci toutefois à mes 7 années de métro quotidien qui me donne presque le pied marin) qu'on rejoint l'intérieur. On se regarde en coin une petite inquiétude dans le regard. Un compatriote court aux toilettes, on ne le reverra que 30 minutes plus tard. Premier abandon caractérisé ! 

La carlingue du bateau tangue autant qu'elle craque. Le tumulte des vagues se mêle aux bruits de plus en plus inquiétants. En haut de la houle on ne distingue que la mer déchaînée par les parois vitrée. Dans le creux de la vague, c'est la côte que l'on ne peut même plus distinguer. 

En un mot : flippant... Plus que flippant même quand on se rappelle qu'à titre personnel je ne sais pas nager. Gossip Dior Junior fait le tour des allées distribuant des sacs en plastique comme on distribue des flyers à Rivoli. Je tiens bon et décline, ma solution à moi c'est de chantonner dans ma tête le premier air qui me vient.

Manque de pot c'est une chanson d'un groupe breton (c'est eux là) dont je m'efforce d'oublier qu'ils habitent eux aussi en bord de mer. 


A droite comme à gauche maintenant ça vomit de plus belle, heureusement les calanques offrent un petit havre de paix à l'abri du vent. On profite, on profite m'enfin il reste le retour et la croisière de 2h n'en est qu'à la moitié... Autant dire qu'on profite mais avec modération du paysage pourtant paradisiaque. 


Trois touristes très certainement rescapés du Titanic appuient avec véhémence sur le déclencheur de l'appareil photo un dépliant en main tout en demandant à notre matelot les caractéristiques techniques de ce bateau dit "hybride", les chieurs quoi.

Le retour se fera dans les mêmes conditions, piloté toutefois d'une main de maître par l'ancien marin-pêcheur qui nous sert de Capitaine, et qui, au regard de son équipage aussi téméraire qu'un chaton venant de naître n'a pas envie de sensations fortes mais bien de rentrer au port au plus vite. 

De mon côté, ma chanson fétiche en tête et l'humour décalé de mon ancien collègue par sms (et une étrange petite pilule homéopathique) m'ont fait oublier les odeurs de renvois, les craquements sordides de la barque et les vagues trois fois plus hautes que moi. 

Un retour sain et sauf à la terre ferme, un peu tanguant mais le petit-dej reste miraculeusement bien fixé dans l'estomac, ce qui n'est pas malheureusement pas le cas de beaucoup d'entre nous. Nous comptons à bord un 2 changements de short, une pénurie de sacs, un couple brisé et un Capitaine qui n'a pas trouvé mieux que de nous souhaiter une bonne journée... mais surtout un bon appétit ! 

les calanques de Marseille vu par un photographe non malade
Je connaissais l'exagération marseillaise, je découvre qu'ils ont aussi un humour des plus fin ^^


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