Manque de cachet

Rien de tel qu'une bonne journée de repos pour rattraper tout ce qu'on a acculé comme retard. Le ménage, les lessives et... le passage à la Poste. 

Un peu comme un rendez-vous de contrôle chez le dentiste c'est le genre de chose qu'on a tendance à repousser. Mais devant le fait accompli, il n'est parfois plus possible de faire marche arrière et quand il faut y aller faut y aller. 

Alors pour la première fois depuis mon aménagement j'ai testé la poste de mon nouveau chez moi. Vingt minutes de marches (sous la pluie) pour atteindre le bâtiment qui de loin ressemble à s'y méprendre à une prison abandonnée. Que neni c'est bien un petit bureau de Poste niché là parmi les parpaings. 20 mètres de queue pour la gestion des comptes derrière mes bouclettes dégoulinantes de pluie je me félicite d'abriter mes économies chez l'écureuil. 

Ma satisfaction est toutefois de courte durée quand je jauge la propre file qui me concerne pour les colis. Mais ce qui ont de bien dans cette Poste c'est l'accueil. Deux jeunes filles viennent en effet me demander pourquoi je suis là. Vu que je suis sous le panneau "Colis : dépot / retrait" la question, posée 2 fois de surcroit me parait étrange, mais il y a pire. 

Car quand je demande si l'une des trois machines d'affranchissement marchent. L'oeil vitreux de ma seconde interlocutrice se pose sur moi et sur le ton de la confidence me chuchote "vous croyez que ça marche ?" puis d'un air décidé "on va regarder". Paniqué une fois l'épreuve de la balance passée, elle me laisse l'accès à l'écran tactile (en principe une erreur quand on me connait) et me lance "je vous laisse faire, hein ?" avant de se carapater dans l'arrière boutique.... 

Bilan : un colis envoyé, 20 minutes de queue évitées, une pneumonie mais certainement un job d'assuré en cas de disette ! Queen of the Poste ;)