vendredi 20 juillet 2012

Quand Métronome perd le rythme


Autant vous prévenir tout de suite, je suis une fan de Lorànt Deutsch, à tel point que je me suis payée 3-Zéros au ciné et en DVD alors que le film ne traite que de foot, uniquement pour voir le blondinet sur grand écran. 

Métronome de Lorant Deutsch

Lorànt Deutsch, l'éternel adolescent du cinéma français. Le comédien dont on ne se rappelle jamais le nom et que l'on surnomme "mais si tu sais il a joué dans... dans quoi il a joué déjà". Oui, lui ! 


Acteur talentueux à la diction se déversant à la vitesse d'un boeing 747 au décollage et à la mine de jeune premier, il s'est fait connaitre du reste du grand public il y a trois ans en publiant presque dans l'anonymat son premier livre : Métronome

De plateau télé en promo digne du dernier Musso, le petit Deutsch a réussi à force de patience et d'un plan de com bien huilé à s'imposer comme une référence. Des 5 000 exemplaires commandés au départ ce seront plus de 2 millions d'exemplaires écoulés. Un succès reconnu par tous. Métronome est sur toutes les lèvres, sous tous les sapins de Noël et offre à chaque foyer en possession du fameux ouvrage une fenêtre sur l'histoire de Paris, avec ou sans dessin, c'est au choix. 

Une histoire entrecoupée, racontée au fil des stations de métro de notre belle capitale dont l'ouvrage tire son nom. 

Jusque là tout vas bien, les libraires ne déloge pas le manuscrit de la deventure, et l'éditeur se frotte les mains. 

Mais alors que Métronome semble donner le tempo à une histoire de Paris moderne et rafraichie, les historiens viennent quant à eux de se procurer la chose. Et c'est William Blanc qui en finit la lecture en premier (après 3 ans de parution rappellons-le, l'historien étudie le passé donc pas essence ce n'est pas un rapide). 

Le livre est de suite catalogué de réactionnaire, faux, monarchiste et récupéré par divers partis politiques pour lesquels l'auteur prendrait partie. 

Une sombre histoire de lutte de pouvoir, de guerre de religion et autre jalousie pécuniaire. Un peu plus et on se croirait dans les Templiers. 

Pour vivre au quotidien avec une historienne de colocataire, je reconnais après avoir lu quelques sources divergentes que Métronome comporte en effet quelques petites imprécisions de taille voire même quelques faute. 

Mais comme toute discipline technique expliquée au commun des mortels, la simplification de la chose n'entraîne pas quelques maladresses ? Je suis sûre que vous en conviendrez. 




De même, un livre écrit par un amateur de la Grande Ville, fait à grands renforts de compilation d'autres ouvrages et de porte à porte n'est-il pas une page de l'histoire avec la vision de son auteur et non un ouvrage prêchant l'unique et bonne parole ? 


Que faire alors dans ce cas d'un Stéphane Bern (que j'adore aussi) qui lui aussi verse une larme en pensant au retour d'un roi de France ou un Decaux ne faisant que compiler l'oeuvre de ses prédécesseurs en y apportant une opinion personnelle et fortement contestable ? 


La grande question est donc de savoir si derrière les attaques lancées contre ce livre ne se cache pas en plus d'une volonté de vérité et de réinscrire l'Histoire dans ses sillons véridiques une petite jalousie ? Celle d'un historien débutant, en passe de publier sa thèse, en quête d'un coup d'éclat et préférant jeter au lion l'ouvrage d'un autodidacte n'ayant pas reçu son savoir faire par un diplôme universitaire ? 


Toujours est-il que le débat fait aujourd'hui rage. Au final ne faudrait-il pas prendre ce livre pour ce qu'il est ? La vision d'un unique homme sur l'Histoire avec un grand H, emprunt de ses convictions et de ses idées, n'ayant ni vocation à devenir référence ni bible en son pays. Un livre comme un autre pouvant peut être par sa fraîcheur et son accessibilité faire découvrir aux plus réticents quelques anecdotes d'un récit historique parfois complexe à aborder sans une encyclopédie en 20 volumes ? 


Telle sera l'Histoire du Métronome, un départ en fanfare pour une conclusion en demi-ton . N'est-ce pas là le tempo des meilleurs suspense. Pas si sûre. 

   

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Au moins, il aura fait lire des personnes qui ne se sont jamais intéressées à l'histoire, c'est déjà pas si mal. Je laisse la polémique de côté.