Autant vous prévenir
tout de suite, je suis une fan de Lorànt Deutsch, à tel point que je me
suis payée 3-Zéros au ciné et en DVD alors que le film ne traite que de foot,
uniquement pour voir le blondinet sur grand écran.
Lorànt Deutsch,
l'éternel adolescent du cinéma français. Le comédien dont on ne se rappelle
jamais le nom et que l'on surnomme "mais si tu sais il a joué dans... dans
quoi il a joué déjà". Oui, lui !
Acteur talentueux à
la diction se déversant à la vitesse d'un boeing 747 au décollage et à la mine
de jeune premier, il s'est fait connaitre du reste du grand public il y a trois
ans en publiant presque dans l'anonymat son premier livre : Métronome.
De plateau télé en promo
digne du dernier Musso, le petit Deutsch a réussi à force de patience et
d'un plan de com bien huilé à s'imposer comme une référence. Des 5 000
exemplaires commandés au départ ce seront plus de 2 millions d'exemplaires
écoulés. Un succès reconnu par tous. Métronome est sur toutes les lèvres, sous
tous les sapins de Noël et offre à chaque foyer en possession du fameux ouvrage
une fenêtre sur l'histoire de Paris, avec ou sans dessin, c'est au choix.
Une histoire
entrecoupée, racontée au fil des stations de métro de notre belle capitale dont
l'ouvrage tire son nom.
Jusque là tout vas
bien, les libraires ne déloge pas le manuscrit de la deventure, et l'éditeur se
frotte les mains.
Mais alors que
Métronome semble donner le tempo à une histoire de Paris moderne et rafraichie,
les historiens viennent quant à eux de se procurer la chose. Et c'est William
Blanc qui en finit la lecture en premier (après 3 ans de parution
rappellons-le, l'historien étudie le passé donc pas essence ce n'est pas un
rapide).
Le livre est de suite
catalogué de réactionnaire, faux, monarchiste et récupéré par divers partis
politiques pour lesquels l'auteur prendrait partie.
Une sombre histoire
de lutte de pouvoir, de guerre de religion et autre jalousie pécuniaire. Un peu
plus et on se croirait dans les Templiers.
Pour vivre au
quotidien avec une historienne de colocataire, je reconnais après avoir lu
quelques sources divergentes que Métronome comporte en effet quelques petites
imprécisions de taille voire même quelques faute.
Mais comme toute
discipline technique expliquée au commun des mortels, la simplification de la
chose n'entraîne pas quelques maladresses ? Je suis sûre que vous en
conviendrez.
De même, un livre
écrit par un amateur de la Grande Ville, fait à grands renforts de compilation
d'autres ouvrages et de porte à porte n'est-il pas une page de l'histoire avec
la vision de son auteur et non un ouvrage prêchant l'unique et bonne parole ?
Que faire alors dans
ce cas d'un Stéphane Bern (que j'adore aussi) qui lui aussi verse une larme en
pensant au retour d'un roi de France ou un Decaux ne faisant que compiler
l'oeuvre de ses prédécesseurs en y apportant une opinion personnelle et
fortement contestable ?
La grande question
est donc de savoir si derrière les attaques lancées contre ce livre ne se cache
pas en plus d'une volonté de vérité et de réinscrire l'Histoire dans ses
sillons véridiques une petite jalousie ? Celle d'un historien débutant, en
passe de publier sa thèse, en quête d'un coup d'éclat et préférant jeter au
lion l'ouvrage d'un autodidacte n'ayant pas reçu son savoir faire par
un diplôme universitaire ?
Toujours est-il que
le débat fait aujourd'hui rage. Au final ne faudrait-il pas prendre ce livre
pour ce qu'il est ? La vision d'un unique homme sur l'Histoire avec un grand H,
emprunt de ses convictions et de ses idées, n'ayant ni vocation à devenir
référence ni bible en son pays. Un livre comme un autre pouvant peut être par
sa fraîcheur et son accessibilité faire découvrir aux plus réticents quelques
anecdotes d'un récit historique parfois complexe à aborder sans une
encyclopédie en 20 volumes ?
Telle sera l'Histoire
du Métronome, un départ en fanfare pour une conclusion en demi-ton .
N'est-ce pas là le tempo des meilleurs suspense. Pas si sûre.
1 commentaire:
Au moins, il aura fait lire des personnes qui ne se sont jamais intéressées à l'histoire, c'est déjà pas si mal. Je laisse la polémique de côté.
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